Un "Obama britannique"? Pas pour demain

L'équivalent britannique d'un Barack Obama se heurterait à d'énormes difficultés pour devenir premier ministre, estime le président de la commission nationale sur l'égalité et les droits de l'Homme.
Dans une lettre au journal le Times Trevor Phillips affirme que le problème ce n'est pas les électeurs mais le système politique.
Selon lui, quelqu'un avec l'intelligence et les qualités et les capacités de Barak Obama aurait à franchir d'énormes obstacles car, le système n'encourage pas le changement.
Il affirme que ceux qui "ne correspondent pas au moule" ont plus de mal à atteindre de hautes fonctions.
Dans cet entretien accordé au Times, Trevor Phillips déclare: "si Barack Obama vivait en Grande-Bretagne, je serais très surpris que quelqu'un d'aussi brillant que lui, réussisse à faire tomber les barrières institutionnelles qui protègent l'appareil politique du Parti travailliste."
Le Labour a rétorqué qu'il "n'avait pas à rougir de son action pour promouvoir des candidats issus de minorités ethniques."
Treize députés travaillistes siègent aux Communes contre deux pour les Conservateurs. Les Démocrates-Libéraux n'en ont actuellement aucun.
Les Conservateurs font mieux
Cela est dû, selon le président de la commission de l'égalité et des droits de l'Homme, à une "résistance interne" au sein des instances à sélectionner des candidats noirs ou originaires du sous-continent indien.
Interrogé par la BBC, Trevor Phillips a affirmé que le sexe, la race ou la classe sociale constituaient toujours des facteurs très importants pour parvenir à la magistrature suprême dans le système politique actuel.
Mais il a bien fait remarqué qu'il n'utilisait pas l'expression "racisme institutionnalisé"
"Les partis, les syndicats sont tous d'accord pour défendre les minorités, mais dans la pratique ils laissent aux autres le soin de faire avancer les choses"

Trevor Phillips
"Le système est tel que, en dépit de la bonne volonté de chacun, bien que beaucoup souhaitent que les choses changent, cela n'arrive pas."
"En réalité je ne pense pas que les gens "seraient hostiles" à l'élection d'un premier ministre noir.
"En fait dans un monde qui bouge, après ce qui est arrivé cette semaine, je crois qu'ils aimeraient plutôt bien cela," a-t-il estimé.
"Les partis politiques, les syndicats et les centres d'études et de recherches sont tous en principe d'accord pour défendre la cause des minorités, mais dans la pratique ils laissent aux autres le soin de faire avancer les choses", a-t-il ajouté.
Sadiq Khan, sous-secrétaire d'Etat, chargé des collectivités locales et des communautés défend la politique du gouvernement travailliste:
"Je travaille avec des responsables politiques noirs, très doués, très capables et je sais, parce que je me rends souvent dans des circonscriptions, que les gens sont très au fait et que nous jugeons nos responsables sur leurs politiques et non pas sur la couleur de leur peau".
Le président de la commission de l'égalité et des droits de l'Homme, pense que les Conservateurs font mieux que les Travaillistes et qu'ils présentent davantage de candidats issus de minorités (noirs ou Asiatiques) aux élections législatives.
Cependant Trevor Phillips est opposé à des listes composées entièrement de noirs pour la sélection des candicats aux élections au niveau des circonscriptions, parce que c'est difficile de définir qui est "noir" et qui déciderait où les